L’évolution de la QVT vers la QVCT : où en sont les entreprises en 2023 ?

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L’évolution de la QVT vers la QVCT : où en sont les entreprises en 2023 ?

Le bien-être et la santé au travail. Voici des questions qui occupent une place de plus en plus centrale dans les politiques et préoccupations RH des entreprises. Phénomène renforcé depuis la pandémie, qui a bouleversé l’organisation du travail et remis au premier plan les aspirations des salariés. Les actions des entreprises pour répondre aux attentes de leurs collaborateurs relèvent de la QVT (Qualité de Vie au Travail), rebaptisée en 2022 QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail). 

Pourquoi cette évolution d’appellation et comment définir la QVCT ? Comment appréhender cette nouvelle approche ? Précisions.

LA QVCT : QU’EST-CE QUE C’EST ?

 

L’acronyme QVT a fait son apparition le 9 décembre 2020 via l’Accord National Interprofessionnel (ANI) créant de nouvelles obligations en matière de santé et de qualité de vie au travail, et préconisant une démarche d’amélioration continue impliquant les collaborateurs. Cet accord a été entériné par la loi du 2 août 2021 pour « renforcer la prévention en santé au travail ». Puis la QVT est officiellement devenue la QVCT le 31 mars 2022 grâce à un nouvel ANI.  

La QVCT descend directement de la QVT, définie dès 2013 par l’Anact (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) comme « les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises ».

Si elle entre dans cette définition, la QVCT ne se résume toutefois pas à une simple lettre ajoutée à l’acronyme. L’ANI la décrit comme étant l’ensemble « des conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail, et leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci, qui déterminent la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte ».

C’est donc un véritable approfondissement de la QVT qui réaffirme l’importance d’améliorer le travail en lui-même.

POURQUOI LA QVT A ÉVOLUÉ EN QVCT ?

Le concept de QVT a souvent été galvaudé par des entreprises mettant en place des cours de yoga, installant des babyfoots, ou des espaces conviviaux et organisant des séminaires qui sont des avantages décorrélés du travail. Ces derniers sont évidemment nécessaires mais ne suffisent pas à instaurer une bonne qualité de vie et de bonnes conditions de travail. En clair, ils n’ont pas de réel impact sur le travail en tant que tel.

C’est là qu’intervient la fameuse lettre C, dont l’objectif est d’accroître le focus sur l’environnement de travail des salariés mais aussi sur le contenu de leurs missions. Le nouvel accord de l’ANI met ainsi l’accent sur les modalités d’exercice du travail. Si ce changement d’acronyme réintègre la question des conditions de travail, il conserve également l’approche positive (faire du travail un source d’épanouissement) de la QVT

Elle veut par exemple recentrer le débat sur l’évolution professionnelle, la montée en compétence, les relations au sein de l’entreprise ou bien l’équilibre entre les sphères personnelle et professionnelle. Cette démarche cherche également à instaurer des conditions de travail favorables et questionner sur le sens des missions de chacun.

Elle incite aussi tous les salariés à participer aux enjeux de santé au travail. Un changement né de l’envie de renforcer la prévention des risques professionnels suite aux évolutions sociétales liées à la crise sanitaire. La santé mentale est aujourd’hui devenue le paramètre principal de l’amélioration de la performance. A l’inverse de la QVT, la QVCT replace le salarié en tant qu’acteur de son bien-être en demandant aux entreprises de mettre en place des actions de fond.

LES 3 ÉTAPES POUR CONSTRUIRE SA DÉMARCHE QVCT

Pour construire une organisation de travail favorable à la santé de leurs collaborateurs et à leur performance globale, les entreprises doivent intégrer une démarche QVCT visant plusieurs objectifs, comme celui d’améliorer les conditions dans lesquelles les collaborateurs exercent leur travail en donnant à chacun la possibilité de s’exprimer.

La démarche QVCT doit également permettre aux équipes de mieux fonctionner ensemble, et permettre à chacun de participer aux évolutions de l’entreprise dans le but d’améliorer le travail. Enfin, les entreprises doivent s’appuyer sur la QVCT pour viser un modèle de développement acceptable et soutenable.

Selon l’Anact, trois étapes sont primordiales pour élaborer une démarche QVCT optimale et adaptée à ses objectifs.

  1. La première étape consiste à bâtir une dynamique QVCT collaborative. Le lancement d’une démarche QVCT exige une analyse préalable du contexte qui la motive (amélioration recherchée pour répondre aux attentes des salariés sur leurs conditions de travail, volonté d’anticiper les changements majeurs dans l’activité…). Après avoir identifié les raisons du lancement, il faut conduire la démarche QVCT en associant les représentants de l’employeur et du personnel selon des modalités adaptées (comité de pilotage dans une grande structure, binôme dans une TPE…). Cela permet de fédérer les acteurs qui participeront activement à sa mise en place. Par la suite, il est important de partager en amont les finalités de la démarche et les modalités de sa mise en œuvre (calendrier, étapes, délais, outils, méthodes de suivi…). Cela permet une nouvelle fois d’impliquer tout le monde et d’avoir un pilotage adapté.
  2. La seconde étape vise à expérimenter collectivement de nouvelles façons de travailler. Pour ce faire, il est utile de réaliser un état des lieux permettant d’identifier les situations à améliorer (la relation client, l’aménagement des lieux, un process, les façons d’organiser le planning…). Ce temps permet aussi de repérer les solutions d’amélioration à expérimenter. Il faut ensuite concevoir, tester et ajuster ces actions d’amélioration avec les managers et les salariés concernés. Puis, vient le temps de les évaluer collectivement, et de les déployer si ces solutions ont été jugées utiles par l’ensemble des collaborateurs.
  3. Enfin, la dernière étape consiste à valoriser et à partager l’expérience collective. Si la démarche QVCT aide à progresser dans la qualité des solutions déployées et dans la manière de construire collectivement ces solutions, il convient de nourrir sa dynamique et ancrer les apprentissages dans les pratiques. Pour ce faire, les collaborateurs doivent évaluer ensemble les réalisations QVCT et leurs apports. Ils doivent également les valoriser et discuter de ce qu’ils apprennent au fur et à mesure de la démarche.

 EN 2023, EST-CE QUE LA DÉMARCHE QVCT EST UNE RÉUSSITE ?

Accompagner le changement, mieux répartir la charge de travail, réduire l’absentéisme, travailler en concertation, prévenir les risques psychosociaux… Les enjeux de la QVCT sont divers mais, d’après l’Anact, l’objectif est « de permettre aux salariés de faire un travail de qualité dans de bonnes conditions et de répondre ainsi aux préoccupations économiques et sociales d’une entreprise ». Les entreprises ont tout à gagner en replaçant le salarié au centre de l’échiquier.

Selon une étude BVA, 74% des salariés français se déclarent satisfaits de leur qualité de vie et conditions de travail. Leurs principales satisfactions sont les relations avec leurs collègues (85% de satisfaction), l’esprit d’équipe (79%) et l’articulation vie professionnelle / vie personnelle (74%). Ils sont en revanche moins convaincus par la politique RH de leur entreprise (seulement 51% de satisfaction).

L’exemple Doctolib 

De nombreuses entreprises s’organisent pour améliorer leur QVCT, à l’image de Doctolib. Ayant révolutionné l’accès aux praticiens de santé, la startup ne cesse de se développer en France et en Allemagne, et augmente ses effectifs à un rythme effréné.

Pour assurer la gestion humaine et le bien-être de ses salariés, Doctolib a crée une philosophie d’épanouissement personnel à travers sa « Doctolib Academy ». Les nouveaux salariés sont formés pendant un mois complet, et ce des leur arrivée. L’entreprise veille à ce que tout le monde ait le même niveau d’information, et met l’accent sur la transparence, le calme et le bien-être.

Doctolib crée également des plans de carrières et de développement sur-mesure pour chaque collaborateur. La relation entre les salariés se rapproche par ailleurs de celle d’une équipe de sport. Pour s’adapter au télétravail, chaque nouvel entrant reçoit une enveloppe de 250 euros l’aidant à s’équiper et à aménager un environnement de travail à domicile optimal.

Calexa Group, cabinet de conseil spécialisé en RH et SIRH, accompagne les entreprises dans la transformation numérique et l’évolution de leurs métiers et technologies.

Le saviez-vous ?

En investissant dans la QVCT, les entreprises réduisent le turnover leurs équipes de 28% et l’absentéisme au travail de 25%, selon une étude réalisée par Gymlib. En engageant ses collaborateurs, une entreprise renforce sa compétitivité dans la mesure où ses salariés sont plus impliqués. En adoptant un management responsable, l’entreprise dope la créativité de ses équipes, et donc l’innovation.d

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